Nicolas Roland

Bienheureux Nicolas Roland (1642 - 1678)

Bienheureux Nicolas Roland (1642 - 1678)

Nicolas Roland naît à Reims le 8 décembre 1642. Vers l’âge de huit ans, il entre au collège des Jésuites. Ses années d’études le conduisent à se préparer à ce que Dieu attend de lui. En 1665, alors jeune diacre de 22 ans, il est nommé chanoine théologal, en la Cathédrale de Reims, en raison de ses talents d’orateur. Mais dans une France ruinée par la Fronde1 et par les guerres royales, Nicolas Roland est bouleversé par la misère des plus pauvres. Le sort des enfants le préoccupe. Il part alors pour Paris afin de se plonger dans le climat de sa formation, en particulier dans les communautés de Saint Nicolas du Chardonnet et de Saint Sulpice. Il se rendra à Rouen auprès du Père Barré et de Monsieur de la Haye, curé de Saint Amand qui marqueront d’une façon décisive sa vocation apostolique. Il y reste six mois vivant dans la pénitence et la pauvreté. Il a pris en charge un groupe d’orphelins aidé de deux religieuses. Sa maison des orphelins devient la maison du Saint Enfant-Jésus en décembre 1670. Malgré les problèmes matériels et administratifs, Nicolas Roland ouvre plusieurs écoles gratuites dans différents quartiers.

De retour à Reims, il s’installe dans une maison, rue du Barbâtre, et partage son toit avec un groupe de jeunes clercs afin de les former au sacerdoce. Il remplit ses fonctions de théologal : prédication et enseignement, mais il veut élargir son champ d’action : aller vers les gens pour toucher les coeurs plutôt que de contenter les esprits. Il se fait prédicateur du peuple et répond aux demandes de ses confrères en parcourant une bonne partie du diocèse ... Il se découvre ainsi une éloquence apostolique ; parler simple pour parler à tous.

Encouragé par son ami, Monsieur de Renty. il part en pèlerinage au Carmel de Beaune pour se vouer d’une façon toute particulière au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu, spécialement en son Enfance. Pour obtenir les lettres patentes, Nicolas Roland passe alors tout l’hiver 1678 à Paris. Il rentre à Reims en avril pour assister à l’ordination de son jeune ami et disciple Saint Jean-Baptiste de la Salle à qui il a communiqué sa flamme.

Mais le 19 avril, Nicolas Roland tombe gravement malade. Il confie alors à Saint Jean-Baptiste de la Salle, la mission de mener à bien la reconnaissance de la communauté de l’Enfant- Jésus, mais également de soutenir moralement les soeurs qui s’engagent de plus en plus nombreuses. Nicolas Roland meurt le 27 avril 1678 et repose dans la crypte de la Maison-Mère de la Congrégation des Soeurs de l’Enfant-Jésus, 48, rue du Barbâtre à Reims.


1 La Fronde : pendant quatre années, de 1648 à 1652, le pouvoir royal français est mis à mal par des révoltes successives. Issues du parlement dans un premier temps, elles se sont étendues aux princes du royaume. Né d’une imposition démesurée mise en place par le ministre Mazarin, ce mouvement que l’on appelle la Fronde, a profondément marqué le jeune Louis XIV. Celui-ci, dès son accession au trône, mettra tout en oeuvre pour qu’une telle crise ne se reproduise plus jamais.